A la Barbade on trouve : des plages de sable blanc, un gros hôtel Hilton au bout de la baie, des quartiers populaires avec des maisons en bois aux couleurs vives, un centre ville bouillonnant d'activité avec des rues étroites où s'entassent grands magasins en tous genres - les fameux "malls"-, des fast-foods à tous les coins de rue (les rois ici : KFC et "Chefette", chaîne locale qui arbore un code couleur tout à fait criard jaune et indigo mais qui fait de bonnes crèmes glacées), et des duty free en veux-tu-en-voilà (cependant si on veut acheter au prix détaxé, il faut aller récupérer ses paquets à l'aéroport, ce qui n'est pas évident quand on est en bateau). Sur la plage il y a quelques bars ou clubs qui louent des parasols mais heureusement ils sont en nombre limité ce qui fait qu'il reste une belle étendue de sable vierge, libre de tous transats-à-touristes. Sur l'eau on voit pas mal de jet-skis et une innovation pour le moins surprenante que je n'avais jamais vue : le "canapé-ski", un canapé gonflable fluo où s'agglutinent des ados déchaînés, et qui se fait trainer fond de train par un petit bateau hors-bord, laissant derrière lui un agréable sillage de cris suraïgus hystériques. A quelques 200 mètres de l'endroit où mouillent les voiliers, il y a une très belle épave d'un vieux galion d'environ 12 mètres, parfaitement conservée, posée par 5 mètres de fond, autour de laquelle évoluent sans la moindre crainte des centaines de poissons colorés. Un vrai festival pour les yeux, sans même avoir besoin de bouteilles : c'est pas beau ça ?
Ici, nous avons rencontré plusieurs équipages français - ou francophones - qui avaient choisi, comme nous, l'escale la plus proche au bout de la transat'. Nous avions tous organisé un petit buffet en plein air pour le soir de Noël, ce qui a été l'occasion de faire plus amplement connaissance, même si plusieurs se connaissaient déjà bien depuis les Canaries. Parmi eux la fort sympathique équipe du Kiss Mi, ou les petites familles comme Carine et Jean-Claude sur Mahi-Mahi et l'équipage du Maranata. Il n'empêche, il nous semble que parmi les français en voyage autour de l'Atlantique, il y a une réelle surreprésentation des marins bretons : comme quoi, ces gens de mer ne font pas mentir la légende ! Aujourd'hui, nous ne sommes plus très nombreux à être restés flâner à Bridgetown, mais il y a encore près de nous Flo et Franck sur Austral, leur joli petit Brise de mer 28, ainsi que André et Gertrude, très chaleureux couple québécois sur Orca Minor. Nous avons d'ailleurs trouvé tous les 6 un plan pas mal pour le réveillon de ce soir : un petit resto du coin propose un menu sympa avec musique live et feu d'artifice à minuit, que demander de plus ? :)
En tout cas nous nous plaisons ici et c'est pour mon plus grand plaisir que nous pratiquons à nouveau notre anglais parlé. J'ai trouvé dans une librairie un petit livre de cuisine des caraïbes facile et qui ne nécessite que des produits de base que l'on trouve partout ici (bananes, riz, poisson, patates douces, épices...) : j'ai fait une tentative hier de poulet au four farci à la carribéenne et sa sauce sucrée au rhum et c'était un bon début je trouve. Pendant ce temps, notre mini-barbecue n'a pas encore repris du service mais nous allons très vite y remédier en ressortant ligne et palangrottes. Il me semble par contre que nous n'avons pas encore récupéré de notre fatigue physique de la traversée, car malgré les longues nuits que l'on s'octroie, il faut toujours une sieste pour chasser le sommeil qui vient nous assomer en milieu de journée. Pourtant, on n'est réellement pas hyperactifs ! On s'est même fixé un principe de conduite : pourvu que l'on fasse au moins une chose utile par jour (des courses, une lessive, un bricolage sur Grégal), c'est bien. Vous imaginez à quel point nous sommes débordés...
Nous prévoyons, le 2 janvier, de nous diriger au Sud vers Grenade, "l'ïle aux épices", à environ 150 milles d'ici, pour ensuite remonter tranquillement tout le chapelet des petites Antilles, pendant les 4 mois qui viennent et qui précéderont notre traversée retour. Bon, inutile de dire que le programme sera en majorité voué à la détente, en effet on n'a rien de bien précis comme itinéraire et on se laissera aller au gré des mouillages. Il faut bien ça pour récupérer, après tout :)