23 avril 2008

Victoire !

"Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ; ce sont
Ceux dont un dessein ferme emplit l'âme et le front.
Ceux qui d'un haut destin gravissent l'âpre cime.
Ceux qui marchent pensifs, épris d'un but sublime.

Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,

Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.

[...]
Quoi ! ne point aimer ! suivre une morne carrière... [...]"

Victor Hugo, Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent, Les Châtiments, 1853


Aujourd'hui enfin la lutte a pris fin. J'ai eu la confirmation que ma demande de disponibilité était acceptée par le DGS ! Il y a tout juste une semaine, ma collègue M.A, déléguée syndicale, venait m'informer que ma demande ne figurait pas parmi les dossiers qui devaient être étudiés en CAP (Commission Administrative Paritaire, passage obligé avant toute prise de décision de l'Administration). J'ai dû m'assoir pour entendre la nouvelle. Voilà plus d'une semaine que je remuais ciel et terre, qui auprès de mon Directeur, qui auprès des Ressources Humaines, pour savoir si toutes les pièces étaient réunies pour que mon dossier, complet, soit présenté en CAP. Mon Directeur m'avait précisé qu'il avait à ce sujet rédigé plusieurs notes, et que les RH affirmaient qu'il ne manquait rien. En réalité, il devait bien manquer quelque chose, puisque mon dossier n'était même pas inscrit à l'ordre du jour ! J'étais anéantie. Je me sentais prise dans l'étau bureaucratique qui fait que vous, simple agent, êtes à mille lieux de connaître les tenants et les aboutissants des discussions au sommet qui enveloppent votre dossier. Pendant 4 jours s'improvisa alors un marathon téléphonique de relances auprès des responsables potentiels dans l'espoir d'actionner un au moins des leviers qui permettrait de décoincer l'affaire, sachant que l'on avait bien peu de données sur qui était susceptible de pouvoir inverser la vapeur dans cette histoire. Finalement, ce matin, mon Directeur m'appelle. Il était en voiture. Je l'entendais comme au bout d'un tunnel. Il me dit : "C'est bon, votre disponibilité est acceptée par le Directeur Général des Services. Vous allez enfin pouvoir dormir !".
Parfois, la moindre petite phrase, même des moins poétiques, peut vous mettre en joie presque autant que l'annonce d'un ticket gagnant de loto. Le lendemain, mon dossier passait en CAP. Sans aucun débat...


13 avril 2008

La revanche des cales blanches

Ce weekend Fanny et Gérard sont venus nous prêter main forte. Il sont arrivés de Perpignan avec beaucoup d'enthousiasme dans la découverte du Grégal en rénovation, et une trousse à outils. C'est incroyable comme on sent que tout avance mieux lorsque l'on est plus que deux. Pendant que Fanny se chargeait de repérer les "trous" superficiels sur le pont pour les colmater avec du gel coat semi-liquide, Gérard a fabriqué des pièces de bois sur mesures pour fermer correctement la descente. Moi j'ai passé une dernière couche de peinture de cale dans l'espace réservé au futur WC et Tom a fini de "gratter" les cales. L'horreur des éclats de vieille peinture dans les yeux et la poussière de fibre de verre dans le pantalon prenait fin. Le soir, Fanny avait eu le temps de passer une dernière couche de gel coat au pinceau sur le sol du cockpit, lui donnant le fini lisse qui lui manquait. Pour la première fois, nous avions un réel sentiment d'accomplissement pour les chantiers entamés il y a des semaines et jamais finalisés. En fin de journée, Fanny et Gérard partis, nous nous sommes chargés de repeindre les cales au gel coat liquide. C'est plus solide que la peinture de cale seule, apparemment. Au moment de rentrer à Montpellier, on a juste eu le temps d'entrevoir plusieurs gros cumulus noirs se profiler au loin. Pourvu qu'il ne pleuve pas. Que notre gel coat sèche proprement !

5 avril 2008

Sortez les pinoches !

La semaine dernière, pendant que je batifolais aux Glénans, Tom a travaillé. Tout seul dans le vent. Il a notamment poncé méticuleusement l'espace que nous avons dédié à nos futures toilettes. Oh, il ne fait pas plus de 1,5 mètres carrés, entre le triangle et le carré, mais ça sera bien suffisant. Il semble d'ailleurs, au vu des trous pré-formés dans le plancher (pour les vannes), que la possibilité avait été laissée dès l'origine d'en faire un tel usage. Seulement voilà, il s'agit-là du modèle "régate" du Contention 33 (nous avons appris peu après l'achat qu'il existe aussi un modèle "plaisance", pensé avec une disposition différente du carré et de la cuisine, et avec des toilettes, pour plus de confort), et l'ancien propriétaire s'en servait uniquement d'espace de rangement.
Aujourd'hui, l'heure est venue de l'Intervention cruciale. La plus périlleuse, la plus effrayante, celle qui vous fait couler cette petite goutte désagréable le long du dos : le perçage de la coque pour les vannes du WC. Tom s'y est préparé longuement en demandant à Guillaume tous les détails nécessaires. Le voyant dans un tel désarroi, Guillaume lui a même prêté sa scie-cloche pour optimiser la réalisation des-dits trous en ajoutant : "Tu verras, ça va tout seul!". N'empêche. Nous avons donc procédé à des repérages minutieux, par rapport à la ligne de flottaison, pour savoir où placer la vanne de prise d'eau d'une part, et la vanne d'évacuation, de l'autre. Puis, muni de sa scie, Tom a percé la coque.
En retirant la "carotte" de la scie, on a pu estimer l'épaisseur réelle de la coque : environ 2 cm, ce qui n'est pas pal comparé aux bateaux neufs qui sont épais comme des feuilles d'aluminium. Puis il a fallu poser les vannes. Autre opération délicate. Après avoir généreusement enduit les pièces d'une primaire puis de Sikaflex, Tom est passé à l'extérieur sous le bateau, moi je suis restée à l'intérieur. Il m'a passé les vannes d'en dessous, et j'ai dû visser le tout. Il faut faire attention au serrage : il faut serrer, mais pas trop, pour que le Sika puisse jouer le rôle de joint étanchéisant en une couche suffisante (quelques millimètres). Si on serre au maximum, le Sika est repoussé sur les bords et rien ne garantit la cohésion de l'ensemble. Une fois fait, nous avons admiré le résultat. Il faut ensuite être suffisamment patient pour ne pas toucher le tout pendant 48 heures.
Le peu de temps qu'il nous restait sur la journée, on l'a passé à préparer une petite estrade en bois pour nos toilettes, qui tout montés ne dépassent pas de plus de 40 cm du sol. Histoire de les réhausser un peu.