31 mars 2009

Fixman attendu demain

Bon, parce que je ne veux pas vous donner de faux espoirs, voici un petit update de fin de journée. J'ai essayé de garder mon optimisme tout l'après-midi mais cette fois on est relativement excédés : Elvis a fini le boulot à 17h (ici les horaires de choc c'est 9h30-17h avec une heure de pause à midi) sans réussir à régler le problème. Tom est fatigué et on se demande de plus en plus si on a bien fait de s'adresser à ce petit garage qui, mine de rien, avec ses méthodes plus qu'approximatives, retient notre moteur en otage depuis maintenant plus d'un mois ! En partant, Elvis a laissé entendre qu'il faudrait peut-être "redémonter". Demain matin, Fixman doit venir pour essayer de trouver la panne, et on espère bien qu'il va y arriver sans démonter quoi que ce soit ! Heureusement, hier on a retrouvé nos potes du Kiss Mi qui revenaient tout bronzés des Tobago Cays. Un petit apéro tous ensemble, rien de tel pour décompresser !

Redémarrera, redémarrera pas ?

Ça y est ! Nos "vacances" festives et revigorantes aux Anses d'Arlet (Merci Kim pour la photo ci-contre !), Martinique, sont terminées depuis samedi. Kim et Nico ont pris le chemin de l'aéroport et nous, vaillamment, on est redescendus tout à la voile direction Bequia. Quelques 27 heures plus tard, en ayant échappé aux sournoises petites périodes de pétole sous le vent de Sainte Lucie et Saint Vincent, on jetait l'ancre devant la sublime Margaret Beach et on filait voir Fixman.

Le moteur a été monté péniblement hier après-midi par Tom et Elvis. Une fois de plus, on a craint de couler le bateau, mais tout a été. Le remontage, lui, n'est pas allé autant de soi : il y a un problème au niveau de la circulation du gasoil dans l'engin et du coup, même s'il démarre, il cale de lui-même au bout de quelques secondes... Robin est venu à bord ce matin et avec Tom, il a tenté de résoudre le problème pendant plus de 3 heures. Cet après-midi, c'est Elvis qui s'y colle, toujours secondé par Tom, qui devient véritablement le "troisième homme" de l'équipe. Il est 15h30 heure locale et ce n'est toujours pas réglé... Chacun leur tour, Elvis et Tom dégustent de l'essence (réamorçage de la pompe à gasoil oblige) mais le circuit refuse de ronronner proprement. Sur le pourquoi de la casse de la soupape et de la bielle tordue, Robin a répondu, en français, "l'usage..." (je suppose qu'il voulait dire "l'usure"). On est un peu anxieux côté timing car Fanny, la soeur de Tom, arrive en Guadeloupe ce samedi et ça serait pas mal de pouvoir y aller avec un moteur qui tourne ! Au départ, on avait prévu de décoller aujourd'hui, pour avaler les 200 milles qui séparent Bequia de Point-à-Pitre en faisant quelques petites escales, mais je crois que ça va plutôt s'orienter vers un 48 h non-stop si on ne veut pas louper l'atterrissage de notre invitée ! J'entends à l'instant un "Yeah, cool" sortir de la bouche hydrocarburée de Tom... Faut-il y voir un espoir de marche ? En attendant de pouvoir vous en dire plus (si tout va bien depuis la Guadeloupe) je retourne assister les mécanos pour aller chercher un bidon de liquide de refroidissement par-ci, faire passer un entonnoir ou un sopalin par-là... Et espérer !

25 mars 2009

Aventuriers de la mangrove :)

Martinique nous voilà !

Nous aurions espéré pouvoir récupérer notre moteur en milieu de semaine dernière mais voilà, les aléas de la réparation made in Bequia ne nous ont pas autorisé à respecter ces délais. En effet, le redressage d'une bielle tordue et l'usinage d'une pièce spécifique nécessitaient encore quelques jours de boulot, sans compter les délais d'approvisionnement pour la pièce qui tardait à arriver de Saint Vincent. Qu'à cela ne tienne, nous n'allions pas manquer Kim et Nico une semaine de plus : nous avons donc décidé de lever l'ancre mardi 17 mars, sans le moteur. Au moins, on était allégés de quelques 150 kilos, c'est déjà ça de pris pour remonter le vent. S'ensuit une petite remontée sympathique au près / près serré, le secteur du vent étant malheureusement plus Nord-Est que l'Est annoncé, mais enfin on ne s'est pas trop fait rincer cette fois-ci (remarquez que les cirés étaient quand même de sortie, car on n'est jamais à l'abri d'une vague scélérate).

Dieu qu'on a eu du mal à mouiller devant Anse d'Arlet ! On avait déjà eu de sévères moments de pétole, sous le vent des îles (surtout de Saint Vincent, où on était tellement coincés qu'on a même essayé de faire avancer Grégal avec le moteur de l'annexe), mais là, au Sud de la Martinique, alors qu'on commençait à enchaîner les virements de bord pour se rapprocher de la côte, on a prié tout le long que le vent ne nous abandonne pas à 3 milles du bord. ça n'a pas été le cas, on a toujours eu une petite brise, mais au final, alors qu'on était à 10 milles des Anses à 9 heures du matin, on a pu mouiller devant le village seulement à 15 heures... On n'est décidément pas encore prêts à jouer les puristes sans moteur ! C'est vraiment trop pratique !

Une fois l'ancre jetée, on était en train de tout plier quand on a aperçu deux nageurs fous qui s'approchaient (je précise que par sécurité, on a mouillé à environ 800 mètres de la plage). C'était bien Kim et Nico qui nous avaient guetté toute la journée et qui nous avaient pu nous repérer à notre arrivée sensationnelle à la voile.

Retrouvailles émues au milieu des Antilles, apéros interminables autour de planteurs maison, baignades et coinches à gogo ont été notre lot quotidien jusqu'alors. Kim et Nico sont plein de peps et d'idées pour nous faire découvrir la Martinique : on a fait un tour au nord, dans la ville de St Pierre qui a été détruite au début du siècle par l'explosion du volcan de la montagne Pelée, du kayak dans la mangrove, une plongée au rocher du Diamant, le tour des marchés typiques et des belles plages du coin... Pour dire, on est fort occupés et il devient de plus en plus difficile d'alimenter le blog !

Enfin, on a décidé de ne pas retourner à Bequia tous les 4 : notre garagiste nous a prévenu hier que la réparation était terminée, et du coup, ça fait un peu serré pour descendre et remonter en 4 jours (il faut tout de même 24h aller et 24h retour). Pa ni pwoblem, on est bien ici tous les 4 et on savoure chaque instant de ce petit intermède de revoyure à la Martinique.

16 mars 2009

Sail fast, live slow

13 mars 2009

Le monde de la mer

Nous ce qu'on apprécie, dans la vie en mer, c'est notamment les rencontres et les retrouvailles impromptues : ça donne l'impression de faire partie d'une grande famille des Tours de l'Atlantique. Ces derniers jours, on a été contents de revoir Julie et Baptiste, jeune couple plein de fraîcheur et de pêche qui sont en ce moment en équipage réduit sur "Kiss Mi", leur Sunkiss. Ça a été l'occasion de se faire ensemble une belle soirée en échangeant nos aventures respectives depuis la Barbade.
Concernant les équipages avec qui on a passé Noël à la Barbade, nous avons eu aussi des nouvelles de Carine et Jean-Claude de "Mahi-Mahi", avec leurs deux jeunes garçons. On a été fort impressionnés d'entendre qu'ils avaient vendu leur bateau en 2 semaines et qu'ils s'apprêtaient à filer sur l'Amérique Centrale en sac-à-dos... Tout un programme qui n'était pas prévu au départ, mais qui démontre de réelles capacités d'improvisation !
Nous sommes également heureux de savoir que Gertrude et André (Orca Minor), les québécois les plus sympathiques de l'Atlantique, nous suivent régulièrement sur le blog et apprécient nos billets.
Et puis aussi, en remontant en Martinique, nous devrions aussi revoir Gérard et son "Betty Boop", vers la fin mars. Gérard est notre sauveur : c'est lui qui nous a prêté son détendeur Campingaz à Grenade, sans lequel on aurait moins fait les malins à manger des sandwiches au cheddar-pain-de-mie tous les jours.
Enfin hier, on a passé une agréable soirée avec Walter, un jeune hollandais qui navigue en solitaire sur un très joli petit bateau prénommé "Zeevonk" (cf.photo). Quand on l'a vu arriver à Admiralty Bay, tout bronzé et les cheveux en broussaille, en train de plier ses voiles à l'ancienne on s'est dit que Moitessier était de retour. En effet le petit bateau de Walter, avec sa coque bleu marine rétro et racée, basse sur l'eau, en acier, et son mât en bois, a bien fait envie à Tom qui s'y voyait déjà. Walter a monté une entreprise sur un créneau hyper sélect : il rachète du matériel médical d'occasion à des hôpitaux et les revend à des vétérinaires pour l'équipement de leurs cabinets. Apparemment cette niche économique marche bien et Walter, depuis 6 ans, prend chaque année 6 mois de vacances pour aller naviguer sur son bateau. Bien dans sa tête et réaliste, il nous a expliqué qu'au bout de ce laps de temps, retrouver sa maison, une vie plus normale et son boulot lui manquaient. On est restés babas et admiratifs, parce que d'habitude quand on croise des navigateurs solitaires, ça fait 10 ans (ou plus) qu'ils sont sur les mers du globe et finissent par devenir totalement désocialisés et déconnectés de la réalité. Reste qu'après, il faut avoir la pêche de Walter pour s'avaler un tour de l'Atlantique sur 6 mois mais quand on voit sa bonne mine, on se dit que naviguer, indubitablement, ça conserve.

10 mars 2009

Bequia rocks !!!






























9 mars 2009

Principe de précaution

Hé oui les amis ! Nous nous sommes résolus à nous doper au Magnésium + tout un cocktail de vitamines. C'est essentiellement en préventif car, on ne sait jamais, la "fatigue et le stress" peuvent peut-être nous rattraper jusqu'au fin fond des Antilles ? Avec tous ces soucis, comprenez, il est sage d'appliquer le principe de précaution ;)
Kim et Nico sont arrivés samedi soir en Martinique, on les a appelés et on est bien désolés de ne pas pouvoir monter les retrouver avant une semaine. En tout cas, ça avait plutôt l'air de bien se passer pour eux, ils ont trouvé le chemin du restau le plus proche pour y déguster petits plats créoles et ti-punch. Mais bon, c'est un peu dommage quand même de se trouver là à 100 km de distance sans se voir...
Du coup, ce matin, Tom est retourné saluer la sympathique équipe de Fixman pour voir comment allaient nos affaires. Les pièces ont été commandées en Belgique et devraient arriver vendredi par Fedex. A priori, le fournisseur Belge était celui qui proposait le plus de réactivité. C'est dingue, non ? J'ai aussi préparé un cake aux noisettes pour Elvis - il faut bien l'approvisionner maintenant qu'il partage tous ses en-cas avec Tom. Tous les deux ils sont devenus copains comme cochon et Elvis veut nous emmener sortir le soir dans les guinguettes sympa de Bequia, avec sa femme, une jeune anglaise.
Sinon, dans les news, j'ai pris ce matin un cours de pétrissage du pain avec les Bretons, j'espère que ça va porter ses fruits car leurs pains sont professionnels !

8 mars 2009

La disparation

Journée grise sur Bequia : le vent du nord et la mer, houleuse, faisaient tanguer les bateaux au mouillage, alors que le vent qui sifflait entre les drisses nous apportait un semblant d'air de biniou écossais. Le type de circonstances qui ne plait par pour un sou au Capitaine. Le roulis subi toute la journée lui avait donné le mal de mer, et naturellement, il s'en défendait en redoublant de mauvaise humeur.

Ce qui ne me deplaît pas, dans les mouillages rouleurs, c'est que j'ai peu à cuisinier : le Capitaine refuse d'avaler quoi que ce soit. Il préfère continuer à bougonner en essayant d'atténuer son mal à grands renforts d'un alcool montagnard artisanal obscur dont j'ignore la composition. Il me faut me faire discrète pour risquer de l'observer sans qu'il ne me vole dans les plumes quand, pâle et le teint olivâtre, il ouvre avec ravissement sa petite flasque métallique en la levant vers le ciel, tel un Saint Graal.
« Tu vois matelot, ce liquide jaune, c'est l'or de la nature. Il tue tous les maux ! Tous, je te dis ! Et n'essaye pas de te payer ma tête en douce, hein, j'ai bien compris ton petit manège ! Nom d'un chien ! On a plus le droit de se sentir patraque ? »
Je le regardai se retirer à la proue du bateau, cherchant l'air frais, en me laissant entendre combien ces maudits plaisanciers n'étaient pas foutu capables de mouiller correctement dans cette baie.

Le soir venu, un bateau ami Breton nous invita à aller déguster à son bord quelques "galettes" de sarrasin. Bien entendu, le Capitaine n'avait su comment décliner l'invitation et dans le quart d'heure qui suivit, je l'entendis grommeler :
« Des galettes ! Et puis quoi encore ? Ici on n'est pas au Havre, on mange du poulet-coco ! Et puis pourquoi ces maudits Bretons n'appellent-ils pas les choses par leur nom ? Chez moi, on dit "des crêpes". Les galettes, c'est pour la Mère Michel, nom d'une pipe ! »
Je comprenais à son malaise que le mal de mer ne l'avait pas abandonné. J'avançai, d'un ton enjoué :
« Capitaine, ce sera l'occasion de partager nos récits de voyage respectifs ! C'est toujours palpitant, la vie d'un équipage, vous ne trouvez pas ? »
Il jeta sur moi un regard atterré, les yeux mi-clos et le sourcil levé :
« Parce que tu trouves ça palpitant, toi, Matelot, toutes ces emmerdes qu'on a avec notre foutu moteur ? Ah je t'en foutrais, moi, de l'action, si c'est ça qu'il te faut ! La prochaine fois, c'est toi que te les cogneras, les aller-retour au garage et les parlementations avec ce rosbif perfide de Fixman ! Je sens qu'il voit bien que je saisis pas tout ce qu'il m'explique, le rustre ! Il en profite ! Alors puisque tu aimes ça, la chienlit, c'est toi qui ira négocier avec les British ! Ça te fera pas de mal, de mettre les mains dans le cambouis plutôt que dans la soupe ! »

Je ne relevai pas la fronde pour éviter de jeter de l'huile sur le feu. Quelques minutes plus tard, nous nous rendions en annexe chez nos amis bretons. Toujours malade, le Capitaine parvint tout de même à se laisser tomber dans le canot, puis il se cramponna à la rame et refusa de décrocher un mot tout le temps que dura le trajet. En arrivant, alors que nos amis nous accueillaient, il voulut prendre les choses en main :
« Laisse faire le spécialiste, Matelot ! Les nœuds, ça me connaît ! »
Il s'interrompit brièvement pour ne pas perdre l'équilibre dans le roulis.
« Et hop ! J'attache le tout au balcon, vite fait, bien fait ! Ah, il t'en faudra encore, des années, avant de gagner tes galons, Matelot ! »
Il éclata d'un gros rire sonore. Par politesse, nos amis l'accompagnèrent avec bonhommie.

Les galettes furent excellentes, mais il fallut bien se résoudre à rentrer. Nous remerciâmes nos hôtes chaleureux, puis le Capitaine monta sur le pont. Je lui emboîtai le pas. Soudain, je l'entendis crier, dans le noir, incrédule :
« Merde Matelot ! Notre canot ! Il est plus là ! »
Nous restâmes un moment interdits, nous demandant si quelqu'un aurait eu l'audace de venir nous le ravir sous le nez ou si... Le Capitaine m'interrompit tout net :
« Que nenni Matelot ! Suffit ces odieuses insinuations ! Tu crois qu'il a pu se faire la malle tout seul, le canot, pour aller se dorer la pilule peinard sous les cocotiers ? Ce que tu peux être naïf ! On nous l'a piqué, voilà tout ! Et voilà une emmerde de plus dont je me serai bien passée ! »
Le Capitaine était hors de lui. Compatissant, notre ami lui proposa de partir faire un tour de reconnaissance avec leur propre embarcation, une jolie petite barque jaune à moteur. Je les vis s'éloigner sous la lune, le clapotis des vagues n'étant ponctué que par quelques jurons magistraux.
Ils furent de retour environ une heure plus tard, trempés comme des ragondins.
« Que vous est-il arrivé, Capitaine ? », me risquai-je.
Ses yeux noirs me fusillèrent en silence.
« On a chaviré, Matelot, et y'a pas de quoi se fendre la bidoche. On était en train de se rapprocher de la plage, au bout de la baie, au cas où, vois-tu, un malandrin l'aurait abandonnée là, et paf ! La panne sèche. On a dû rentrer à la rame. Seulement j'ai eu, comment dire... un léger moment de faiblesse, à ramer comme ça dans le roulis, alors on s'est dit qu'on aller changer de place. Et c'est au moment où je passai de l'autre côté de la barque qu'elle s'est retournée ! ».
Je me sentis désolée pour notre ami qui du coup se trouvait contraint de démonter son moteur hors-bord qui avait pris l'eau. Toujours fairplay, nos hôtes eurent cependant la délicatesse de nous prêter une annexe de secours, pour que nous puissions rejoindre Grégal, en attendant le lendemain.

Nous ne dormîmes pas de la nuit. Dans la pénombre, j'entendais le Capitaine marmonner, à demi éveillé, et seules des bribes de phrases me parvenaient par intermittence.
« ... Nom de nom de nom de nom !... cabestan gansé... Merde !... ça tient pourtant bien... Maudit nœud !... »
Je parvins à m'endormir quelques heures avant d'être réveillée par le Chef de Bord, très remonté, qui sortait bruyamment du bateau.
« Je m'en vais te le chercher, moi, ce maudit youyou ! »
Il était six heures du matin et le jour naissant offrait à présent une bonne visibilité.
« Bonne chance, Capitaine ! », lui lançai-je, alors qu'il s'éloignait à la rame.
Un sentiment de désarroi m'envahit peu à peu : notre bon vieux dinghy, le seul équipement qui avait été solide, fiable et inusable tout au long de notre aventure, voilà que lui aussi nous abandonnait !

Contre toute attente, le Capitaine fut très rapidement de retour. Je n'eus pas même le temps de me lever qu'il passa la tête par la descente en tonitruant :
« Victoire, Matelot ! Je l'ai retrouvé ! C'est un bateau de ricains qui l'avait récupéré alors que le traître taillait sa route vers l'Océan ! »
Ce fut une véritable joie. Notre youyou nous revenait sain et sauf ! Je ne sais si ce fut la fatigue ou pour conjurer le mauvais sort mais, d'un tacite accord, nous décidâmes de ne plus reparler du noeud de cabestan fautif. Épuisé, les yeux cernés mais souriant, le Capitaine était si ravi d'avoir retrouvé notre bien qu'il en avait même oublié sa nausée.


Ce qui est vrai dans cette histoire :

- Nos amis bretons, Manu et ses enfants Hugo et Solène, sont bien des gens fort chaleureux et ils nous ont bien invité à manger des crêpes
- Les galettes étaient délicieuses
- Il y a eu du roulis toute la soirée
- Au moment de partir, l'annexe avait disparu
- Tom et Manu sont bien partis avec la barque à sa recherche, sont tombés en panne d'essence, ont ramé, ont chaviré, et sont rentrés trempés.
- Nos amis nous ont bien prêté une annexe
- Nous n'avons rien dormi de la nuit
- Tom est parti à la rame au petit matin, et il a retrouvé l'annexe attachée à un gros voilier qui l'avait récupérée au vol alors qu'elle dérivait.
- Manu a bien dû démonter son moteur d'annexe, mais il remarche !
- Le noeud d'attache était bien un cabestan gansé
- Tom n'a jamais encore fait un noeud qui lâche

Tout le reste n'est que pure fiction... ;)



6 mars 2009

Le moteur... Il est pas d'origine ?

Sacré Fixman... J'aime bien me promener dans leur atelier avec tout ces engins posés n'importe où. Ces vielles jeeps devant l'enseigne, le chien qui se ballade partout, l'odeur de gazole, le sol et les murs recouvert d'un enduit noir, ça me plait. Et puis il y a mon pote Elvis qui nous offre un truc à chaque fois qu'on le croise. Après les boutures de menthe dans un pot rempli de terre et de crottes de chèvre, il partage la moitié de son goûter avec moi, le nez au fond d'un vieil engin tout rouillé. Quand je suis là, il en profite pour faire une pause et on se grille une cigarette ensemble.
Le vieux Robin fait appel à moi pour passer les coups de fils en Martinique pour commander les pièces, parce que le français, à part "soupape", il ne le parle pas.
Mais en plus d'être vraiment sympa, elle m'a l'air d'assurer la petite équipe de chez Fixman. J'espère le confirmer dans une dizaine de jours. Les pièces devraient arriver à l'atelier vendredi prochain par Fedex. Il y aura dans le colis, pour le plus important : un piston, 3 soupapes d'échappement et un joint de culasse.
J'ai immortalisé les entrailles du Volvo. Finalement, après un calcul dans le rein, un champignon dans le cylindre, pourquoi pas...

4 mars 2009

Attention : sortie de moteur

"Man, that's a long way from France.. Yeah man !" : je ne sais pas ce qui a le plus surpris Elvis, le jeune mécano très cool-caraïbes qui est venu enlever notre moteur ce matin : le chemin parcouru avec ce petit bateau depuis la Méditerranée, ou la difficulté d'accéder à notre bon vieux Volvo, coincé derrière la couchette-cercueil du capitaine...

Après deux heures de lutte pour dégager l'engin (heureusement que Tom avait passé une demi journée la veille à défaire les connections principales, sinon je vois d'ici que ça aurait pris la journée), il a fallu le treuiller hord de sa cale, ce qui, là encore, a été loin d'être une partie de plaisir. Notre ami Elvis, bien content de pouvoir compter sur Tom comme réelle seconde main tout au long du processus, est allé wincher la drisse de grand voile attachée à la bête pendant que j'assurais le tout avec une grosse amarre enroulée sur un autre winch et que Tom guidait l'ascension depuis l'intérieur. Inutile de dire les sueurs froides au moment de lever ce diesel de plus de 100 kg, d'autant qu'Elvis nous avait assuré que c'était un coup à couler le bateau si d'aventure on le laissait tomber. Petit à petit, en passant par le cockpit puis en le déportant sur le côté du bateau grâce à la bôme, on a réussi à le mettre dans l'annexe d'Elvis (qui soit dit en passant n'a pas froid aux yeux, car ses méthodes sont pour le moins artisanales !). Puis notre moteur s'en est allé à l'atelier, où il va être démonté pour savoir ce qui a grippé (on ne peut plus tourner le vilebrequin à la main, il est "soudé" au reste, en plus du bruit de casserole).

La réparation devrait prendre au maximum 10 jours, même s'il faut commander des pièces en Martinique ou à Tortola. Demain après-midi le patron, le vieux Robin, un Anglais qui répond aussi au nom de "Fixman" (= Monsieur-répare-tout) pourra nous en dire plus. En attendant, on va pouvoir profiter de la vue imprenable qu'on a à présent sur la cale moteur vide pour la nettoyer de fond en comble. Une belle perspective qui pourra heureusement être agréablement compensée par la contemplation du coucher de soleil depuis l'une des nombreuses terrasses avec vue que compte Port Elizabeth...

1 mars 2009

I want to ride my bicycle...

Allez, en panne de moteur mais pas en panne de mollets ! Ce beau dimanche ensoleillé nous a donné envie d'aller nous dégourdir les pattes sur les routes et les chemins de cette charmante île qu'est Bequia et il ne faut pas croire, même sur les îles des Grenadines, il y en a des montées !

Nous avons d'abord emprunté une petite route qui nous a mené, avec force coups de pédale, à travers les collines du centre de Bequia jusqu'à la côte au vent, qui est peu fréquentée et encore assez sauvage. Sur le bord des plages de Spring Bay et deIndustry bay (qui porte assez mal son nom car on n'y trouve plus aucune industrie, à part une vieille fabrique de sucre de canne reconvertie en hôtel 5 étoiles) poussent de nombreux palmiers sur un tapis de pelouse verte : un coin particulièrement propice pour les pique-nique ! Et justement, on avait emporté une bonne quiche maison pour fêter ça, que demander de mieux ?

On a ensuite continué un peu plus haut jusqu'au Sanctuaire des tortues où une association élève plusieurs centaines de tortues de mer "Hawskbill", en voie de disparition. Pour se rafraîchir, on s'est arrêtés au bord de la route, sur le chemin du retour, où deux anglaises ont ouvert une auberge avec une mini-plage et des transats au bord de l'eau, un vrai petit paradis pour déguster une boisson fraîche !

Mal renseignés par notre carte routière un peu sommaire, nous avons ensuite erré avant d'atterir à Margaret Beach, un peu plus loin que Port Elizabeth , Admiralty Bay (où nous sommes au mouillage). Le dimanche, ici, c'est encore un jour festif et communautaire. Les familles du coin viennent sur la plage lancer de grands barbecues, avec tout ce qu'il faut de salades, sauces et accompagnements, pendant que les enfants s'entraînent au cricket ou au foot. Le temps de récupérer un peu avant de remonter (encore une route très raide de la plage à la route tout en haut!) et de profiter d'une bonne baignade près de notre Grégal.
Demain, on devrait avoir la visite du mécano, enfin, on l'espère. En attendant, nos jambes sont prêtes pour une bonne séance de courbatures à venir :)

Evil Casserole

Cette peinture n'est pas de moi :) elle est de l'artiste Pinky Vaughan-Richards, qui vit à Bequia.

Voici pour aujourd'hui un plat relevé qui peut être réalisé avec du poisson, du poulet, du bœuf..., bref, ce que vous avez sous la main. Simplement, si vous utilisez du poisson, ajoutez-le 15 minutes avant la fin de la cuisson.

Ingrédients (pour 2 personnes)

- Viande ou poisson
- 2 oignons
- 2 carottes
- 2 grosses gousses d'ail
- 4 tomates
- 1/2 boîte de concentré de tomates
- 1 tasse d'eau
- 2 c.à soupe de sucre brun
- 1 c. à soupe de persil frais haché
- 1 branche de thym
- 1 feuille de laurier
- 1 c.à café de curry
- 1 clou de girofle
- 1 c. à café de harissa ou de sauce chilli ou 1/2 c. à café de piment de Cayenne en poudre
- Sel, poivre

Préparation

1) Dans une cocotte, faire revenir les oignons émincés en lamelles dans un peu d'huile d'olive jusqu'à ce qu'ils deviennent translucides.
2) Ajouter l'ail écrasé et dégermé
3) Ajouter les carottes coupées en petites tranches, la viande en morceaux, et faire sauter le tout 10 minutes.
4) Ajouter les tomates coupées en petits morceaux, le concentré de tomate, l'eau, le sucre et les épices. Mélanger le tout et faire mijoter à feu doux 30 minutes. (Si vous utilisez du poisson, ajoutez-le 15 minutes avant la fin de la cuisson).
5) Servir avec du riz ou des pommes de terre vapeur.